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Interview : Les nouveaux enjeux mobilité et sécurité routière au sein des métropoles urbaines

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La stratégie de mobilité est un enjeu majeur au sein des métropoles. Sécurité routière, transports doux, passage aux 30 km/h… autant de thèmes qui font le quotidien des mobilités sur la métropole de Lyon. Pierre Soulard, directeur des infrastructures et de l’exploitation des mobilités à Lyon Métropole, nous livre son témoignage sur la politique mobilité de Lyon et son agglomération.


Quelles sont les problématiques majeures de la métropole de Lyon en matière de mobilité urbaine ?

Pierre Soulard : L’un de nos 1ers enjeux concerne l’accessibilité et la desserte du territoire avec l’objectif de permettre au plus grand nombre de se déplacer dans un souci de préservation de l’environnement et de santé publique. Cela passe par l’offre de solutions de mobilité douces et durables en diminuant la part de l’usage de la voiture individuelle : mobilités partagées (co-voiturage, transports en commun), mobilités actives (marche, vélo) et mobilités propres (véhicules électriques). Bien entendu, nous avons aussi un autre enjeu crucial qui est celui de porter une Vision Zéro (zéro tué et zéro accident grave) en matière de sécurité routière sur tout le territoire.

Par rapport à cette « Vision Zéro », quels sont vos enjeux spécifiques ?

Pierre Soulard : Le comportement de conduite est un facteur déterminant dans 93 % des accidents, l’infrastructure dans 30 % et le véhicule dans 10 %. Il y a donc un gros travail à faire pour nous en termes de communication et de pédagogie sur les comportements et en termes de verbalisation aussi. Quant aux infrastructures, elles doivent être les plus lisibles possibles pour inciter les bons comportements. Et comme tout cela interagit, nous devons tenir compte de tous ces paramètres pour relever le défi « Vision Zéro ».

Qu’est-ce qui fait la différence des insights MICHELIN DDi pour vous ?

Pierre Soulard : Le 1er point, c’est la fréquence des données fournies quasiment à la seconde et au mètre près, ce qui autorise une grande finesse dans l’analyse. Le 2e point, c’est l’apport qualitatif qui permet de caractériser le comportement de conduite de façon précise et contextualisée. Grâce à MICHELIN DDi, nous sommes passés d’une approche par quartier à une approche par tronçon avec un focus sur un point chaud. Avant nous ne disposions que de données globalisées qui ne nous permettaient pas d’isoler des événements sur une zone ciblée. Aujourd’hui, on arrive vraiment à faire du tamisage fin !

“Avant nous ne disposions que de données globalisées, aujourd’hui on arrive à faire du tamisage fin”

Pouvez-vous nous parler de votre retour d’expérience sur votre collaboration avec MICHELIN DDi ?

Pierre Soulard : La mission de MICHELIN DDi consistait à analyser des données de conduite sur une zone critique ciblée avec un comparatif avant/après pour évaluer l’impact des aménagements. L’étude nous a fourni un retour très précis avec une analyse parfaitement circonstanciée. Nous avons pu constater, par exemple, que l’installation d’un radar pédagogique avait un réel effet positif sur la vitesse. MICHELIN DDi nous a également livré une cartographie des zones à risque sur la ville de Lyon qui nous a notamment permis d’identifier les points critiques nécessitant des aménagements spécifiques (ralentisseurs, plan de circulation) pour le passage aux 30 km/h.

Vous êtes passés aux 30 km/h en mars 2022. Quel bilan tirez-vous à date ?

Pierre Soulard : Il est trop tôt aujourd’hui pour tirer des conclusions mais des tendances se dessinent. Nous avons pu observer que le passage aux 30 km/h contribuait à fluidifier la circulation avec moins de trafic en accordéon et donc moins d’accélérations et de freinages brutaux. Ceci devra être confirmé par des études à 6 mois, 1 an et 3 ans.  Ce qui semble acquis, c’est que l’implication des villes de la Métropole est réelle. 10 villes sur 59 sont passées aux 30 km/h et plus de 30 communes sont en phase d’étude. L’objectif étant d’arriver très vite à 2/3 des villes de la Métropole, nous sommes en bonne voie !

“Le passage aux 30 km/h contribue à fluidifier la circulation en ville”

Et niveau impact environnemental, avez-vous des tendances ?

Pierre Soulard : Il y a une controverse sur l’impact environnemental de la Ville 30. Sur un plan purement technique, les moteurs sont optimisés pour rouler autour de 70 km/h. D’où l’idée défendue par certains qu’à 30 km/h l’impact n’est pas optimal et le véhicule ne pollue pas moins. Néanmoins, d’autres points sont à considérer, comme le fait que dans une Ville 30, il y a moins d’à-coups avec un trafic plus fluide ce qui tend à limiter la pollution des véhicules. Et puis dernier point, le passage aux 30 km/h favorise le développement des transports doux (vélo, marche), ce qui limite l’usage de la voiture et peut avoir un impact positif sur l’environnement. Nous verrons donc au fil du temps et à l’usage quel est l’effet réel des 30 km/h sur ce point.

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