4 min de lecture

Comment le développement du transport multimodal transforme le paysage routier ?

Sommaire

  • Les codes de la mobilité ont changé
  • Les déplacements multimodaux : un nouvel axe majeur dans les PDU des collectivités
  • Exemple : les enjeux du PDU sur l’Agglomération Lyonnaise
  • Multimodalité oui mais multirisques aussi
  • Une nouvelle donne en matière de sécurité routière
  • L’analyse contextualisée des données par MICHELIN DDi : Une solution “clef en main” pour sécuriser la multimodalité

Restons connectés !

À travers notre newsletter.

Pour savoir comment Michelin utilise et traite vos données personnelles, référez-vous à notre Politique relative aux données personnelles


Depuis quelques années, le multimodal est devenu une priorité majeure dans les stratégies de mobilité des collectivités locales.

Le challenge ? Moins de voitures et plus de transports doux pour limiter la pollution et construire une ville plus intelligente, facile à vivre et inclusive. Si la démarche est vertueuse, elle entraine néanmoins quelques bouleversements en matière de sécurité routière et notamment une sur-accidentalité sur les usagers vulnérables. Comment concilier nouvelles mobilités et sécurité ?


Les codes de la mobilité ont changé

À l’heure du réchauffement climatique et de la transition énergétique, les stratégies de mobilité évoluent très vite. Les collectivités sont à la recherche d’un nouvel équilibre pour conjuguer enjeux écologiques, économiques et sociétaux. La notion de mobilité éco-responsable et durable est désormais un leitmotiv.

70 % des émissions de CO2 viennent des zones urbaines

(Source Movin’On 2019)

Nouvelle génération, nouveaux réflexes mobilité

Signe d’un changement profond et durable, la génération Z* (18-25 ans) exprime son désir d’aller vers des déplacements plus propres et beaucoup moins “auto dépendants”.

Pragmatique, elle recherche avant tout de la praticité et de la réactivité avec le souci de limiter son empreinte carbone. Adepte des transports doux et du co-voiturage, cette génération a aussi envie d’avoir son véhicule personnel… à condition qu’il soit propre !

  • 36% envisagent d’acheter un véhicule électrique (vs 16 % pour la génération X*)
  • 61% utilisent des applications mobilité (vs 27 % pour la génération X*)

Elle est la première génération multimodale. Avec elle, tous les moyens sont bons pour se déplacer : transports publics, voiture ou moto individuelle, co-voiturage, vélo, trottinette et marche à pied.

(Source : Etude Kantar 2019)

*Génération Z : née à partir de 2000 / Génération Y : née entre 1980 et 1999 / Génération X : née entre 1965 et 1979

Les déplacements multimodaux : un nouvel axe majeur dans les PDU des collectivités

Face à ces nouvelles attentes et en phase avec les objectifs de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), les collectivités font évoluer leur Plan de Déplacement Urbain (PDU).

La Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) a été publiée au Journal Officiel du 26 décembre 2019. Son objectif est d’inciter les collectivités territoriales à imaginer des déplacements plus faciles, moins coûteux et plus propres en proposant des offres de transports alternatifs à la voiture individuelle.

Le Plan de Déplacement Urbain (PDU), créé en 1982, est un document – obligatoire pour les communes ou communauté de communes de plus de 100 000 habitants – fixant l’organisation des transports de personnes et marchandises à moyen long terme, sur un périmètre donné.

Quels sont les nouveaux enjeux du PDU ?

La raison d’être du PDU : satisfaire les besoins de mobilité des habitants tout en assurant la protection de leur environnement et de leur santé.

Face à ce double défi, les collectivités planifient leurs actions autour de 3 piliers phares :

#1 Moins d’automobiles

Limiter le trafic automobile pour réduire la pollution et les risques d’accident.

#2 Plus de transports actifs

Rééquilibrer les déplacements en favorisant les transports doux

(vélos, piétons en priorité).

#3 Plus de simplicité

Faciliter l’accès à l’ensemble des déplacements au plus grand nombre.

Le challenge multimodal : réduire la part de l’automobile au sein des agglomérations pour ouvrir la voie aux mobilités durables, plus “positives” tant pour les citoyens que pour leur environnement.

Exemple : les enjeux du PDU sur l’Agglomération Lyonnaise

Les objectifs d’ici à 2030 :

> Niveau répartition des modes de déplacement

35 % de déplacements en voiture/2 roues vs 44 % en 2015

35 % de déplacements à pied vs 34 % en 2015

22 % de déplacements en transport en commun vs 19 % en 2015

8 % de déplacements en vélo vs 2 % en 2015

 

> Niveau pollution et environnement

-85 % d’émissions d’oxyde d’azote (NOx)

-60 % d’émissions de particules fines (PM10)

-35 % d’émissions de gaz à effet de serre (GES)

 

> Niveau sécurité

-50 % de tués et blessés graves dans les accidents de circulation

(Source : SYTRAL)

Multimodalité oui mais multirisques aussi

Si le multimodal gagne du terrain au sein des PDU, il ne possède cependant pas que des avantages. Au niveau de la sécurité, en effet, multimodalité rime souvent aussi avec sur-accidentalité.

Voiture vs vélo ou piéton : un “combat” inégal

En multipliant les occasions de croisement entre automobilistes et nouveaux usagers vulnérables, le multimodal génère plus de risques d’accidents. Et les cyclistes sont les premiers exposés.

Entre 2019 et 2021 :

  • +31% de vélos en ville et +20 % de cyclistes tués
  • 3 fois plus de risques d’accident pour un cycliste qu’un automobiliste
  • 16 fois plus de risques d’être gravement blessé

(Source : ONISR)

Une nouvelle donne en matière de sécurité routière

L’avènement du multimodal implique la mise en place de certaines actions pour un partage harmonieux de l’espace urbain.

Cela passe par la généralisation des aménagements sécurisés (voies dédiées, signalétique spécifique…), par la réduction de la vitesse des automobilistes (Zone 30 ou Ville 30) et par le respect des mesures de sécurité pour les usagers vulnérables (port du casque, éléments de repérage, sécurité de l’engin de déplacement…).

Mais comment avoir la certitude de prendre les bonnes mesures au bon endroit et au bon moment ? Grâce à l’analyse préventive des données !

Les données de comportements de conduite : un facteur clef pour protéger les usagers les plus vulnérables

En isolant l’accidentalité des cyclistes dans un cadre multimodal, 2 phénomènes ont été observés :

#1 – Les accidents graves subis par des cyclistes sont dus en 1er lieu à une collision avec un automobiliste.

  • 39% des accidents de vélo graves impliquent un automobiliste (source CEREMA)

#2 – Seuls les accidents de cyclistes graves ou mortels sont remontés via les statistiques officielles

  • 75 % des accidents impliquant un cycliste ne sont pas répertoriés via les statistiques officielles (source ONISR).

Dans ce contexte, analyser et évaluer les comportements des conducteurs apparait comme un moyen essentiel pour détecter les presque accidents et diminuer les accidents sur les zones de voie partagée.

L’intérêt pour la collectivité est de développer une approche proactive de la sécurité pour mettre en place au plus tôt les actions préventives nécessaires (aménagements de voirie, signalétique…).

L’analyse contextualisée des données par MICHELIN DDi : Une solution “clef en main” pour sécuriser la multimodalité

Grâce à sa science de la donnée intelligente, Michelin DDi propose une offre complète de services autour de l’analyse des comportements de conduite.

L’offre MICHELIN DDi en 4 étapes clés :

  1. Capturer Recueil des données via un boitier télématique, un smartphone ou un système embarqué (véhicule connecté) pour étudier les comportements de conduite sur les zones stratégiques comme les abords de pistes cyclables.
  2. Transformer Enrichissement et contextualisation des données (météo, horaire) pour une analyse fine en isolant le comportement de l’environnement de conduite.
  3. Restituer Restitution de données intelligentes directement intégrables sur SIG. Par exemple, l’identification des freinages brusques sur une zone de croisement entre piste cyclable et route.
  4. Évaluer Analyse de l’impact des actions correctives. Par exemple, mesurer l’évolution des comportements à risques des conducteurs avant et après un nouvel aménagement aux abords d’une piste cyclable.
  Data mobilité by Michelin : Pour en savoir plus, contactez notre équipe d'experts !